La musique rap

Le rap est l’un des fers de lance artistique du mouvement culturel hip-hop, né aux États-Unis. Dictions rythmées et  rimées, un morceau de rap est un enchainement de couplets entrecoupés par des refrains et des punch line percutantes. Partons à la découverte d’un genre musical qui cartonne toujours.

Le rap : un moyen d’expression clanique devenu une culture musicale planétaire

L’acronyme RAP, défini comme « Rythm And Poetry » est l’assimilation de la poésie et du rythme pour partager ses émotions ou dénoncer un fait sur une ligne musicale. Les débuts de cette musique iconique se situent dans le Bronx, un quartier pauvre de la ville New yorkaise, peuplée de ghettos dans les années 60-80.

Cette zone où la prostitution et les violences de tout genre étaient monnaie courante était majoritairement occupée par la population noire américaine. Pour ces habitants, le seul moyen de se décompresser était les soirées de DJ Kool Herc, le tout premier rappeur connut de l’histoire.

Pendant ses animations au 1520 Sedwick Avenue (le lieu de naissance de hip-hop), les spectateurs prenaient du plaisir à écouter le funk de James Brown ou Curtis Mayfield. L’ancêtre de la musique poétique a constaté, lors de ses prestations, que les parties intéressantes de ses mix sont les passages de morceau où la musique est réduite à un minimum d’éléments.

Lorsque DJ Kool Herc voit s’approcher ces moments que les musiciens appellent breaks, il use de son micro pour prévenir la foule. Ainsi, les jeunes adossées au mur se ruent sur la piste de danse et il les appelle les Breaks Girls ou les Breaks Boys.

C’est ce qui constitue l’essence du rap avant la prolifération des groupes de rappeurs où la concurrence était de mise avec des affrontements réguliers pour la suprématie. Parmi ces crew de hip-hop, figurent en bonne place les Brothers Disco, Grandmaster Flash and the Furious five et les L Brothers.

Les spécifiés de la musique rap

Les rythmes du genre rap sont très cadencés. Blues, jazz, funk, gospel… semblent s’y mélanger. Les temps sont souvent scandés par alternance pour soutenir un phrasé rappelant les dialogues du soliste.

Dans ce paysage musical débridé, différents thèmes sont abordés avec un certain ultra libéralisme. On note également le gangsta rap où dans les clips, l’on assiste à un affichage ostentatoire de riches, au consumérisme de drogues ainsi que les femmes. D’un autre côté, dans ce paysage de valeurs, les religions, l’influence de la Zulu nation, l’animisme, le Kamitisme et les autres courants philosophiques comme l’agnostisme ne sont pas en reste.

Le rap aujourd’hui

Les États-Unis semblent avoir conservé jusqu’aujourd’hui, leur suprématie dans le rap game mondial. En effet, la musique issue de la culture urbaine s’est très vite répandue et adoptée par plusieurs communautés. Mais avec la jeune génération constituée des célébrités à l’instar de Drake, de Whiz Khalifa ayant succédé aux ténors, dont 2Pac Shakur, Snoop Dog, le Rap Us conserve ses lettres de noblesse et n’est toujours pas détrôné.

En France, la culture rap s’est popularisée grâce à l’animateur, DJ et musicien Sidney avec son émission diffusée sur TF1 à partir de décembre 1984. Durant les années 1990, l’essor du rap français s’est fait remarquer avec l’arrivée sur scène des groupes comme MC Solar, les sages poètes de la rue, time Bomb, etc. Un peu plus tard, dans les années 2000, les rappeurs comme Booba, La Fouine ou Diam’s ont poursuivi le game. Par la suite, les artistes du groupe Sexion d’assaut insuffleront une nouvelle vie au Rap français. Aujourd’hui, la tendance est aux stars parmi lesquelles se trouvent Niska, Gradur ou Youssoupha avec son Rap Conscience.

Au début plus gentillet qu’engagé, le ton du rap français ou du hip-hop télévisuel « à la Sidney » s’est finalement plutôt durci avec des groupes comme NTM et d’autres encore. Pourtant, une tendance plus cool, humoristique, voir poétique et moins énervé a toujours coexisté avec cette tendance plus violente. Des groupes comme IAM, la Fonky Family ou des rappeurs comme Doc Gyneco ou même MC Solar en sont des purs représentants. Plus près de nous, le Slam d’un Grand corps Malade dénote par rapport au tons agressif, ultra-libéral et consumériste de certains autres rappeurs.